L’Errance et le Divers

Vai ora a te atua (L’eau vivifiante des Dieux : la Voie lactée), 2018, Atelier, Huile sur papier, 130 X 260 cm [carte du ciel en Tahitien, couverture et p. 246-247 de « L’Errance et le Divers »]. | TITOUAN LAMAZOU

 

Pour une fois, l’intitulé n’est pas de moi.” L’Errance et le Divers – Le Bateau-atelier de Titouan Lamazou” est le titre du beau livre qui paraît ces jours ci (Gallimard, 30 X 22 cm, 272 pages, 35 euros). Ce catalogue collectif accompagne l’exposition éponyme de Titouan au Musée du quai Branly, du 13 novembre au 10 février 2019. Il m’offre l’occasion de présenter ici, en avant-première, le nouveau voilier du vainqueur du premier Vendée Globe, tel qu’il ne figure pas dans ce bel ouvrage.

Kito DE PAVANT, ami du Surprise…

Voilà un marin au CV nautique bien rempli ! De fait, Kito de Pavant n’affiche pas moins de trois participations au Vendée Globe, une victoire dans la Transat AG2R et dans la fameuse Solitaire du Figaro, des podiums sur la Transat Jacques Vabre mais aussi sur la dernière édition de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe en Class40. « C’est avec plaisir que je reviens cette année concourir dans cette classe », déclare l’Occitan qui revient se frotter aux spécialistes de la série après quatre ans d’absence.

« Quand on passe de l’IMOCA au Class40, c’est plus simple que l’inverse. Pour moi, le maître-mot lors de cette Route du Rhum se sera « régater ». Mon objectif est donc de me mettre au niveau des meilleurs et de me confronter à eux sur un parcours à la fois formidable et très ouvert », commente le skipper de Made in Midi qui a fait l’acquisition du plan Verdier avec lequel Yannick Bestaven a terminé 7 e de la dernière édition du Rhum et premier de la Route du Café en 2015, en double avec Pierre Brasseur. « C’est un joli bateau mais il a fallu beaucoup travailler pour le remettre à niveau », précise le marin qui a tout passé en revue, du bulbe jusqu’à la tête de mât pour fiabiliser et améliorer le rendement de sa machine. « Structure, câblage électrique, électronique, plan de pont, gréement… nous avons tout repris pour faire en sorte de régater comme on le souhaite », termine Kito qui espère que son expérience compensera son manque de confrontation sur le support.

Ton plus beau souvenir ?

A part le national Surprise 2016, Il y en a plusieurs, beaucoup même, mais il y en a un qui m’a marqué pour la vie, c’est celui de l’arrivée de la première édition. J’avais 17 ans à l’époque et c’est précisément ce qui m’a donné envie de faire le Rhum. Finalement, il a fallu que j’attende d’avoir 50 ans pour faire mon premier, preuve que pour faire les choses, il faut à la fois de l’opiniâtreté et de l’envie.

Albatros espions

Compagnons de voyage des navires glissant sur les gouffres amers, ils ne seront plus indolents. Si tant est qu’ils l’aient jamais été, n’en déplaise au poète. À partir de ce mois de novembre, des albatros vont être équipés de balises détectant les radars.

 

À elles seules, elles couvrent 2 070 356 des 10 756 129 kilomètres carrés des eaux françaises(en incluant les extensions du plateau continental en vigueur). Les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) de l’océan Indien – îles Crozet, archipel Kerguelen, île Amsterdam et île Saint-Paul -, valent à la France son second espace maritime le plus vaste, après la Polynésie française, les deux entités permettant à notre pays de talonner les États-Unis pour le titre de premier état maritime du monde (en superficie).

Cette zone gigantesque des TAAF (cinq fois et demie l’espace maritime de la métropole, Corse comprise) est riche en poissons (essentiellement la légine) et bien d’autres ressources potentielles. Elle doit aussi être protégée puisqu’elle accueille à elle seule 16 % de la surface des aires marines protégées françaises (ou 36 % de la Zone économique exclusive des TAAF) (lesquelles TAAF viennent de mettre en ligne une consultation du public pour leur plan de gestion 2018-2027 : on peut le consulter et l’annoter ici, jusqu’au 14 novembre 2018) .

Le sauvetage du Tabarly indien Abhilash Tomy – ici photographié par un avion de la Navy indienne -, a été réalisé par l’Osiris. | Indian Navy/GGR/PPL

Sa surveillance est ainsi dévolue aux satellites européens Sentinel et, au départ de La Réunion, à des bâtiments de la Marine nationale, plus un patrouilleur des Affaires maritimes. Jusqu’à ce mois d’octobre 2018, il s’agissait de l’Osiris qui avait d’ailleurs été confisqué à un armateur espagnol en 2003, pratiquant une pêche illégale dans le secteur. Ce navire a conclu sa dernière mission de la plus belle des manières en portant secours à deux concurrents de la Golden Globe Race (voir Voiles et voiliers de novembre 2018). Il est désormais remplacé par l’ancien palangrier Île de La Réunion .

Cependant, tout cela est coûteux et insuffisant. D’où l’idée du Centre d’études biologiques de Chizé (CEBC), du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de mettre à contribution les albatros. En l’occurrence le grand albatros qui est une espèce particulièrement menacée par la pêche à la palangre. Ceci explique l’implication du CEBC dans la lutte contre la pêche sauvage qui ne prend pas les mêmes précautions que la pêche validée pour épargner les oiseaux. Outre sa très grande longévité (il peut vivre jusqu’à 70 ans), le grand albatros présente l’avantage d’avoir la capacité de voler – et surtout de planer – sur de très longues distances (jusqu’à près de 11 000 milles en 15 jours).

Des îles Crozet (au Sud-Ouest) à l’île Amsterdam (au Nord-Est), il y a près de 1 300 milles ; et près de 800 milles entre chacune et Kerguelen (diagonale de l’écran = 1 320 M). | MaxSea Time Zero / MapMedia

Après des essais concluants lors du précédent été austral, dès ce mois de novembre et jusqu’en mars prochain, 150 balises (70 grammes) vont être posées sur des albatros de Crozet, Kerguelen et Amsterdam (10 à 12 kilogrammes), comme l’a expliqué à l’Agence France Presse le spécialiste Henri Weimerskirch qui est directeur de recherche au CEBC. Ce programme Ocean Sentinel bénéficie d’une subvention de 150 000 euros de la Commission européenne pour cette première tranche.

De fabrication néo-zélandaise, les balises sont équipées d’un détecteur de radar portant à 5 000 mètres, si bien que la balise transmettra sa position chaque fois que le détecteur se déclenchera, position qui sera connue dans la demi-heure suivante. Dans ces mers lointaines où tout navire de pêche doit être autorisé à l’intérieur de la Zone économique exclusive (ZEE), l’objectif est de vérifier s’il est normal ou non qu’un bâtiment se trouve sur zone. Dans la négative, la position sera communiquée aux autorités.

Cela suppose quand même que le radar soit actif ce qui est à mon avis un présupposé un peu rapidement acquis par les initiateurs du projet… Par rapport à ce que l’on constate de visu en mer, l’Automatic Identification System (AIS) est loin d’être le seul à être éteint par quelques-uns et il est d’autant moins exclu que des pêcheurs clandestins prennent le risque de faire la même chose avec leur radar dans ces zones peu fréquentées… qu’ils sont désormais prévenus de l’existence de ce programme ! Plus que jamais, certains hommes d’équipage pourraient être tentés de s’amuser avec les princes des nuées.

O.C.

Des voiles moulées… comme des bateaux !

De nos jours, les voiles haut de gamme sont fabriquées un peu comme les bateaux sont construits. Et c’est encore plus vrai chez North, puisqu’il y a un moule !

Champion de Voile Osiris 2018

La Rochelle, sacré Champion de Voile Osiris 2018 de Nouvelle-Aquitaine.

 

Le Cercle de la Voile d’Arcachon a organisé pouhttp://naviguerenaquitaine.com/voile/3457-la-rochelle-sacre-champion-de-voile-osiris-2018-de-nouvelle-aquitainer le compte de la Ligue de Voile Nouvelle-Aquitaine la finale de voile habitable Osiris de la région Nouvelle-Aquitaine samedi 13 octobre 2018.

 

20181013 finale osiris 128
Comme chaque année, la Ligue de Voile Nouvelle-Aquitaine organise la finale de voile habitable Osiris à l’issue de la saison précédente durant laquelle les différents bassins de navigation ont sélectionné leurs finalistes. Cette année, c’est le Cercle de la Voile d’Arcachon qui était chargé d’organiser la finale. Elle s’est déroulée samedi 13 octobre 2018 en regroupant les sept finalistes des sept bassins de navigation de la Région. A l’issue des sept manches qui ont été courues, c’est l’équipage de la Rochelle qui a été sacré champion Nouvelle-Aquitaine de voile habitable Osiris 2018.

.

.

Les finalistes des 7 bassins de navigation néo-aquitains
20181013 finale osiris 11
La Ligue de Voile Nouvelle-Aquitaine organise la finale de voile habitable Osiris à l’issue d’une saison de sélection qui se déroule sur les sept bassins de navigation sur toute la région : ces bassins sont la Rochelle, le lac de Vassivière, l’Estuaire de la Gironde, Les Lacs Nord girondins, le Bassin d’Arcachon, les Lacs Sud landais, et le Pays Basque. Cinq courses dans le calendrier officiel sont désignées par chaque comité de bassin pour servir de sélection. Cette formule permet un fort engouement puisqu’elle évite dee longs et fastidieux dépacements de bateaux parfois sont difficiles à transporter. Ce sont donc 7 équipages qui se sont retrouvés samedi 13 octobre au Cercle de la Voile d’Arcachon .
.
.
5 Surprise et un bac à voile  pour 7 équipages
20181013 finale osiris 149
Le Cercle de la Voile d’Arcachon, sous l’impulsion de son président Éric Limousin, organisait cette épreuve en présence de Raymond Gohier, président de la Ligue de Voile Nouvelle-Aquitaine et d’André Magoga, président du Yacht Club Ispe Biscarrosse qui représentait les Lacs Sud Landais. La finale s’est déroulée sur 5 Surprise mis à disposition par le club ou des propriétaires adhérents du club. Du fait de performances inégales entre les cinq bateaux, des rotations étaient organisées afin d’égaliser les chances des sept concurrents pour les sept manches prévues. A chaque manche, deux équipages restaient en réserve et patientaient à bord du bac à voile « Tante Sophie » que l’association propriétaire du bateau avait mis à disposition des organisateurs.
.
.
La Rochelle sacré Champion de Nouvelle-Aquitaine
20181013 finale osiris 125
Les 7 manches se sont déroulées avec une météo quasi estivale et un joli vent force 2 à 3 mais très instable en direction. De ce fait, le comité de course a dû rectifier le parcours à plusieurs reprises et a également décidé de réduire les parcours de certaines manches afin de pouvoir maintenir l’objectif de 7 manches courues à la fin de la journée. Et malgré la différence de performance des différents bateaux, la lutte restait très disputée à chaque manche et les passages de bouées toujours très sportifs. Au final, tous les participants, compétiteurs, organisateurs ou observateurs ont passé une excellente journée sur l’eau et à terre. La compétition a été remportée par l’équipage de La Rochelle, consacré Champion de Voile Habitable Osiris de Nouvelle-Aquitaine 2018. A la 2e place, l’équipage de Lacs Nord Gironde l’emporte, à égalité de points, devant l’équipage de Lacs Sud Landais, départagés par le résultat de la dernière manche.
20181013 finale osiris 59
.
.

Résultats

resultats finale osiris

 

l’équipage féminin de voile de Martinique continue la compétition!

Bonjour,
Il ne s’agit pas vraiment d’une annonce mais plutôt d’une info à partager.
L’équipage féminin de voile de Martinique (association La Régate au Féminin), qui régate en surprise, lance une campagne de financement participatif pour rénover le bateau et continuer à naviguer.
Nous recherchons donc le soutien d’un maximum de monde et nous avons penser que la communauté de Surprisistes pourrait nous aider à atteindre notre objectif.

 

Il y a eu un article et un reportage dans le journal télévisé local (lien ci dessous). Le lien de la campagne est également ci-dessous, et une photo en pj.
article de Martinique la 1ère « Un financement participatif est lancé pour continuer à régater » :
Avec vous, l’équipage féminin de voile de Martinique continue la compétition!
La page facebook Régate au Féminin a également envoyé un message privé sur la page AsproSurprise France, si le message peut également être transmis à ce niveau ce serait super!
Sportivement,
Catherine Desrosiers, trésorière de La Régate au Féminin
Desrosiers.cat@gmail.com

LA MÉSANGE À TÊTE NOIRE EST EN PÉRIL

Il faut trouver des sous pour sauver Pen Duick !

Pen Duick est le nom du premier bateau d’Éric Tabarly, un voilier de type ancien qui appartenait auparavant à son père. Ce fut également le nom de ses différents voiliers, de Pen Duick II à Pen Duick VI, avant l’avènement du sponsoring. Ce nom signifie en breton (la graphie est francisée, l’orthographe correcte étant Penn Duig) « petite tête noire » (pen : tête, du : noir, et ick est la marque du diminutif). C’est ainsi que l’on désigne les mésanges noires.

 

il faut trouver des sous pour sauver pen duick

Premier de la longue lignée des Pen Duick et enfant chéri d’Eric Tabarly, Pen Duick (comme l’appellent les puristes qui ne donnent jamais de numéro à celui-là) vient d’entrer aux fameux chantiers du Guip, à Brest, pour y subir une restauration jugée urgente et indispensable par les spécialistes afin de sauver cette légende navale en péril.
Actuellement géré par une association d’amis de l’ex-«idole des houles» mais resté propriété de la femme d’Eric, Jacqueline, et de sa fille, Marie, ce cotre aurique dessiné par William Fife Junior et construit en Irlande en 1898 , avait subi en 1952 un premier refit complet organisé par Eric Tabarly lui-même qui avait alors utilisé l’âme en bois du voilier éreinté de son père, en guise de moule, pour en extraire une réplique parfaite en polyester. De 1983 à 1989, Pen Duick avait subi une seconde restauration totale aux chantiers Labbé de Saint-Malo.

«Il fallait absolument sauver le bateau de mon mari et je n’ai pas honte de faire la manche pour cela, explique Jacqueline Tabarly. Je sais que Pen Duick est le voilier mythique de ceux qui aiment la voile, et même de beaucoup d’autres français. C’est leur patrimoine, donc je me sentais autorisé pour faire appel à eux».
«Ces travaux, qui sont énormes, coûteront plus de 600 000 euros et Eric, qui y pensait souvent, n’avait pas pu les faire de son vivant, déclare encore Jacqueline Tabarly. Je sais que je ne naviguerai plus sur ce voilier mais j’en suis la propriétaire, donc la responsable morale. C’est donc à moi qu’il revient de faire la manche. J’assume !»
«La coque de Pen Duick étant à refaire totalement, nous allons utiliser la même méthode qu’Eric à l’époque. En partant de l’âme en polyester, nous allons refaire une coque à l’identique en verre-époxy» explique de son côté Louis Mauffret, responsable de ce projet aux chantiers du Guip.

«Pour l’instant, nous avons complètement déshabillé le bateau. Il est à poil ! Nous allons d’abord lui faire une peau extérieure. Puis nous lui fabriquerons une peau intérieure. Ensuite, nous referons les vaigrages et les membrures qui seront en frêne. On ne touche pas au pont, qui avait été refait en 2005, mais nous allons recentrer le mât qui, bizarrement, ne l’était pas parfaitement» précise Louis Mauffret.

«Comme l’avait déjà fait Eric, nous allons donc conserver l’âme de ce bateau mais il sera plus raide, à l’avenir. Donc il naviguera mieux» ajoute ce charpentier de marine. «Pen Duick était classé monument historique depuis 2016 mais cette restauration, bien que profonde, ne changera absolument pas l’esprit du voilier».

Toute peine méritant salaire, Jacqueline Tabarly et quelques anciens amis de son mari disparu au large de l’Ecosse en 1998 alors qu’il effectuait justement une manœuvre sur ce Pen Duick, ont décidé de lancer un appel aux dons afin de financer une partie de ces travaux estimés à près de 650 000 euros, plusieurs collectivités publiques ayant déjà annoncé leur participation à hauteur de 400 000 euros.

Un site internet a d’ailleurs été créé à cet effet, en guise de plate-forme de crowdfunding :
https://www.gwenneg.bzh/fr/PenDuick

Orages en mer : comment ça marche ?

Depuis plusieurs jours, le temps est spécialement instable et orageux, notamment à cause d’une dépression stationnant entre le golfe de Gascogne et la France, alors qu’un vaste anticyclone s’étire de l’Italie à la Scandinavie. Ce conflit de masses d’air engendre des orages violents et qui s’enchaînent. Explications.

Si les orages et notamment les fameux cumulonimbus sont la hantise des pilotes de ligne – même sur les gros porteurs du type A380 ou Boeing 747 –, il en est un peu de même sur un bateau. Qui n’a pas vu sous un orage le vent monter brutalement à 40-50 nœuds sous l’effet des rafales tout en tournant de 180 degrés et plus en quelques minutes ? À part le radar, et encore pas toujours, il est bien difficile de prévoir la trajectoire de l’orage et sa violence. Si, malgré les outils (les modèles numériques GFS, par exemple) dont disposent les météorologues de Météo France ou Météo Consult
– ces derniers peuvent prévoir un épisode orageux sur un département –, il reste difficile de «localiser» un orage à cinq milles près, et on l’a encore vu le dimanche 3 juin, quand la ville de Morlaix (Finistère) a été noyée sous les eaux en très peu de temps alors que les villes limitrophes ont été épargnées ou presque.

En France, les situations orageuses sont souvent soumises à une confrontation d’air chaud et humide venant d’Espagne ou du Maghreb, quand des hautes pressions du Nord de l’Europe apportent de l’air froid.

 Comment se forme un orage ?

Quand l’atmosphère est instable avec de l’air chaud à terre et de l’air froid en altitude, ce conflit de masses d’air engendre de manière brutale des précipitations importantes, de la grêle et des vents violents qui restent localisés. Un orage se développe presque toujours à partir d’un cumulus congestus, ce nuage bourgeonnant à l’aspect de chou-fleur qu’on aperçoit depuis le large se développer sur la côte. Ce cumulus évolue ensuite en cumulonimbus qui se distingue par sa hauteur, prenant de l’ampleur verticalement sur cinq à dix kilomètres. Sa couleur est sombre à la base (parfois même noire), sa forme est en enclume et sa température à son sommet est de -55 degrés. On l’appelle «nuage d’orage» car c’est lui qui met tout ce «bazar» ! Il peut même générer des trombes ou tornades très localisées qui ne durent que quelques minutes.

Quels sont les signes annonciateurs ?

L’air est moite, le vent quasiment nul. Il fait lourd. Le ciel s’assombrit avec la formation, justement, du fameux cumulonimbus. Des éclairs apparaissent loin. On entend le tonnerre. C’est au moment où ce cumulus se transforme en cumulonimbus que le processus orageux est irréversible ! Plus la base du nuage est sombre, plus son sommet s’élargit, plus il domine les autres nuages par sa hauteur, plus le vent soufflera fort ! Le phénomène peut être très violent.

 

Comment savoir si l’on risque de subir l’orage en mer ?

C’est toute la difficulté, même si les orages sont plus forts à terre et notamment sur les reliefs montagneux. Si l’orage n’est pas pile au-dessus du mât, il est bon de lever la tête et regarder la direction du vent en altitude afin de savoir s’il se dirige ou pas vers soi. La vitesse de propagation du son (le tonnerre) et de la lumière (éclairs) sont aussi des bons indices : le son se déplace à 300 mètres/seconde alors que la lumière va nettement plus vite, soit 300 000 kilomètres/seconde ! C’est pour cela qu’on distingue toujours l’éclair avant le tonnerre. La règle théorique stipule qu’il faut compter le nombre de secondes séparant les deux phénomènes. Normalement, pour connaître la distance de l’orage entre l’éclair et le tonnerre, on multiplie ce temps par trois. Par exemple, si l’on compte neuf secondes entre l’éclair et le tonnerre, l’orage sera alors à 9 x 300 mètres, soit 2,7 kilomètres ou 1,5 mille environ. Répéter cet exercice à chaque éclair permet de savoir si l’orage se rapproche ou s’éloigne. «Cette montée du vent peut être sans commune mesure avec le vent initial et les rafales monter à plus de 50 nœuds. La prévision, à très court terme certes, sera fiable à 100 % et la pluie ne va pas tarder. Les éclairs se produiront en même temps ou juste avant la pluie» explique le météorologue Louis Bodin, ancien routeur de Florence Arthaud et Paul Vatine et actuel prévisionniste sur RTL et TF1.

 Est-il possible d’anticiper l’arrivée de l’orage ?

Pas facile ! Le plus souvent les rafales arrivent brutalement, et ce avant les éclairs et la pluie. Le vent peut monter en moins d’une minute à 40 nœuds et bien plus. Bref, il faut vite réduire la voilure et gagner au large si l’on est près de la côte, la visibilité étant souvent quasiment nulle. Pour éviter que la foudre «grille» toute l’électronique, certains préconisent d’utiliser la chaîne d’ancre en la mettant au tour du mât pour la relier à la masse de la mer. Mais manipuler la chaîne à cet instant est plus que risqué ! Le premier réflexe serait de débrancher tous les instruments mais en pratique c’est juste quasiment impossible à moins d’avoir un tableau électrique de type 60 pieds Imoca ou VO 65, donc facilement accessible.

 Qu’est-ce que les grains orageux ?

Ce sont des grains violents et le plus souvent imprévisibles qui déboulent avant et pendant les orages. Autant la taille d’un grain «classique», suite à une rotation des vents au Nord-Ouest après le passage d’une perturbation atlantique, n’excède pas un mille, autant la taille des orages peut atteindre une dizaine de milles ou plus. Le front de rafales est très marqué dans sa partie avant (dans le sens de son déplacement) mais sa taille fait qu’il est difficile de l’éviter. De plus, outre le fait que le vent peut atteindre aisément 50 nœuds, il peut varier de 180 degrés ! Comme dit Jean-Yves Bernot, «on passe alors en mode survie en essayant de ne rien casser !» Tout est dit !

 

Sacré plan d’eau !

Cette image prise le 2 avril au-dessus de la Turquie depuis la Station spatiale internationale embrasse une bonne partie de la Méditerranée : la mer Egée, la Grèce, le talon et la pointe de la botte italienne et la Sicile ! Un sacré beau plan d’eau pour les amoureux de balade à la voile. Le reflet du soleil sur les eaux méditerranéennes met en évidence les îles grecques tandis que les nuages couvrent la Crète.

Voiles et Voiliers.

Les Sauveteurs en Mer

Mission, objet social

Ces évolutions ont été à l’origine des plans de modernisation Cap 2010 et Cap 2010+, mis en œuvre de façon volontariste par les équipes bénévoles et salariées de la SNSM à partir de 2008.

Ces plans de développement ambitieux concernent la modernisation des équipements individuels de sécurité et des équipements de sauvetage, la mise en œuvre d’une politique nationale de formation des sauveteurs, la prévention auprès du grand public et la réorganisation des fonctions de soutien au sein de l’association (recherche et développement de nouveaux équipements, systèmes d’information…).

Il s’agit de renforcer notre soutien à l’action des sauveteurs bénévoles dans la préparation et la conduite de leur mission de sauvetage et leur donner les garanties qu’ils sauront maîtriser toutes les situations auxquelles ils seront confrontés.

Il s’agit également de faire reconnaître la SNSM comme LA référence dans notre pays en termes de « sauvetage et de sécurité des personnes en mer ».
•    Notre vocation première est l’engagement bénévole et gratuit au service de la sauvegarde de la vie humaine en mer et sur les plages.
•    Pour honorer cette promesse, l’ensemble des bénévoles et volontaires de l’association font chaque jour preuve d’un investissement profond pour mener à bien nos trois missions principales : sauver des vies en mer et sur le littoral, former pour sauver, prévenir des risques. Notre objectif final : assurer une pratique de la mer plus sûre et respectueuse.